Actif en Syrie depuis 1999, le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC) préserve et restaure le patrimoine culturel du pays afin d’améliorer le développement social, économique et culturel.
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L’AKTC a restauré 277 échoppes dans le souk d’Alep et les a remises à disposition de leurs propriétaires.
Au travers du Programme Aga Khan en faveur des villes historiques (AKHCP), nous avons restauré et développé des sites clés classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, tels que la citadelle d’Alep, et de nombreux autres monuments importants dans tout le pays. Au lendemain du conflit, nous avons procédé à une évaluation des dommages par drone au niveau de l’ancienne ville d’Alep et avons restauré plusieurs sections clés du souk central historique d’Alep, une initiative qui a ravivé le commerce au cœur de l’ancienne ville qui avait presque totalement été détruite par la guerre. Ce dernier projet a remporté le Prix ICCROM-Sharjah pour les bonnes pratiques en matière de conservation et de gestion du patrimoine culturel dans la région arabe.
Nous continuons à réhabiliter plusieurs sections du souk central d’Alep, dont beaucoup sont encore fortement endommagées et inexploitables.
La tour du pont et le pont ayyoubide de la citadelle d’Alep, restaurés par l’AKTC.
AKDN / Christian Richters
La citadelle d’Alep, qui s’élève au-dessus de l’ancienne ville d’Alep, est l’un des monuments les plus importants du monde islamique. Malheureusement, à l’intérieur des remparts, de nombreuses années de bombardement, de pillage et de séisme ont laissé derrière elles d’importants dommages. Nous avons mené des travaux de restauration sur plusieurs zones qui avaient une cohérence spatiale ou historique : le complexe du palais ayyoubide, la partie ouest de la couronne de la citadelle et les principaux murs d’enceinte.
Achevé en 2006, le projet intégrait d’importants travaux d’aménagement paysager autour de l’édifice, la création d’une zone piétonne à son entrée, l’aménagement de la circulation et la conservation de structures d’importance. L’objectif était d’optimiser la place de la citadelle dans la ville et de libérer son potentiel afin qu’elle contribue plus largement au développement économique de la vieille ville.
Plus grand souk médiéval du Moyen-Orient, le souk d’Alep a été fortement endommagé pendant le conflit. Depuis 2018, nous avons achevé la restauration de huit sections clés, avons remis 277 échoppes à disposition de leurs propriétaires et réhabilité plus de 500 mètres de passages sur une surface de 5 480 m². Découvrez les histoires des habitants et des restaurateurs du souk d’Alep dans ces vidéos.
Dans les environs du souk, nous avons également mené une opération de stabilisation d’urgence au niveau de six monuments historiques au lendemain des tremblements de terre de 2023, avec le soutien généreux de la Fondation ALIPH.
Le palais Beit Nizam, Damas, restauré par l’AKTC.
Matjaz Kacicnik
Depuis 2008, l’AKTC réalise des travaux de conservation et d’entretien sur trois palais (beits) de l’époque ottomane à Damas : Beit Sibaie, Beit Nizam et Beit Quwatli. Chaque site a fait l’objet d’une documentation minutieuse, grâce à des techniques de pointe d’étude des murs, des plafonds et des sols. Une fois la documentation et la planification terminées, une équipe d’experts a commencé le processus de restauration des parties les plus abîmées des édifices, notamment sur les zones qui menaçaient de s’effondrer.
Forteresse de Saladin, à Al Haffah, Syrie, restaurée par l’AKTC.
AKTC / Gary Otte
La citadelle de Saladin est située dans la chaîne montagneuse littorale, près de la ville côtière de Lattaquié. Situé sur une crête entre deux profonds ravins et entouré de forêts, ce site porte les traces de l’histoire des Francs, des croisés, de Saladin, des périodes ayyoubide et mamelouke et plus encore.
Ce sont notamment les sections ayyoubides et mameloukes de la citadelle de Saladin que l’AKTC a décidé de conserver. Les travaux de conservation ont ainsi commencé en 2000 avec la restauration de la mosquée, de son minaret et de la madrasa adjacente. Ces travaux ont notamment été menés sur le minaret partiellement effondré, et des études archéologiques détaillées des ruines ont été menées par une équipe de l’université de la Sorbonne à Paris. Les travaux de conservation ont été achevés à la fin de l’année 2003.
Citadelle de Masyaf (vue sud-ouest), restaurée par l’AKTC.
AKTC / Christian Richters
La citadelle de Masyaf est plus petite que les citadelles d’Alep et de Saladin et se situe à la périphérie d’une ville provinciale. Château de guerre plutôt que siège royal, et donc dotée d’un caractère plus robuste, la citadelle de Masyaf était l’une des forteresses médiévales les plus importantes qui subsistaient en Syrie. La plupart des éléments encore debout datent de la période d’occupation ismailie des 12e et 13e siècles.
Les travaux de conservation ont été menés sur l’intégralité de la structure et ont consisté à préserver les ruines du site, tout en étayant les sections nécessitant un renfort. Les travaux de conservation de la citadelle ont commencé en 2000 et se sont achevés en 2004.
Dans le même temps, un projet de plus petite ampleur d’embellissement du paysage urbain a été mené à Masyaf. L’objectif ici était de moderniser le complexe du marché central, le Souk al Saghir, en mettant en avant sa fonction commerciale tout en préservant son aspect historique.
Normes de conservation
Si les reconstructions créatives de sections disparues augmentent l’attrait des visiteurs pour les édifices, elles menacent aussi l’authenticité des sites historiques. Lorsque les archives disponibles sont incomplètes, nous les remplaçons par un travail de documentation rigoureux et menons des opérations de consolidation et de conservation des éléments existants, et recourons à une reconstitution virtuelle à l’aide de modèles tridimensionnels ou de simulations informatiques. Notre objectif est de réaliser des travaux de conservation selon les normes internationales modernes pouvant servir de référence aux futurs travaux des autorités syriennes et d’autres organismes.
Renforcer les capacités à l’échelle locale
La participation communautaire, la formation de professionnels locaux et le renforcement des capacités d’institutions locales spécialisées dans le bâtiment sont essentiels. En Syrie, nous avons formé des artisans locaux et des professionnels du bâtiment aux pratiques modernes de conservation, ainsi que des membres de la Direction des antiquités, afin que les normes puissent être appliquées à d’autres sites.
Fatima Khoullandi, architecte, AKTC
Améliorer la durabilité du patrimoine culturel
Pour assurer un avenir durable, les sites du patrimoine culturel doivent être financièrement autonomes. Au niveau des citadelles, par exemple, nous avons ouvert des centres d’accueil pour visiteurs, aménagé des sentiers et conçu des guides, tout en élaborant en parallèle des procédures de gestion de site.
Visitez Archnet pour plus d’informations sur ces sites syriens.