Tajikistan · 19 mai 2021 · 4 min
Une étude de cas sur la planification et la conception d’un projet de relocalisation en exposition à la Biennale de Venise
Vallée du Bartang, Tadjikistan, le 22 mai 2021 – Désireuse d’élaborer des solutions pour aider les communautés vulnérables et touchées par des catastrophes à se construire un avenir meilleur, l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH) s’est associée au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et au bureau d’architecture KVA MATx afin de réaliser une étude de cas sur un projet de relocalisation volontaire. L’AKAH, le Programme Aga Khan d’architecture islamique (AKPIA) du MIT, le Centre Norman B. Leventhal d’urbanisme avancé (LCAU) du MIT et le bureau KVA MATx ont été invités à exposer leur projet dans le pavillon central Giardini à l’occasion de la 17e exposition internationale d’architecture de la Biennale de Venise présentée par Hashim Sarkis.
Les catastrophes causées par le changement climatique anéantissent les maisons, les villages et les moyens de subsistance de milliers de personnes qui, à la suite de ces événements, n’ont plus aucun endroit sûr où aller. Trop souvent, ces familles extrêmement vulnérables doivent se déplacer pendant de longues périodes et sont parfois même amenées à émigrer. Si la priorité après une catastrophe est de reconstruire ce qui a été détruit et de retrouver son foyer, il arrive qu’il ne soit pas possible de regagner la zone touchée pour des raisons de sécurité. Toutefois, les communautés entières qui sont contraintes d’abandonner leurs terres ancestrales et de relocaliser leur habitat font face à des risques qui leur sont propres et qui doivent être attentivement étudiés et abordés.
L’AKAH, le MIT et le bureau KVA MATx ont ainsi entrepris d’étudier comment l’élaboration d’un plan de relocalisation, avec la participation des communautés, peut aider ces dernières à surmonter ces défis. Les partenaires se sont penchés sur le cas du village de Basid, situé dans la région autonome du Haut-Badakhchan (GBAO), au Tadjikistan, afin d’élaborer un modèle de planification de relocalisation volontaire. En effet, ce village situé en aval du lac Sarez, un lac glaciaire instable, fait face à d’innombrables dangers naturels : éboulements, coulées de boue, inondations, avalanches et séismes. Il a notamment été frappé par des coulées de boue dévastatrices qui ont balayé de nombreuses maisons et fermes en 2010, et par un séisme qui a entraîné de très graves dégâts au sein de la communauté en 2015. Heureusement, il existe un endroit plus sûr à proximité (le Khabust), où les habitants de Basid peuvent et veulent s’installer. Ils ont demandé à l’AKAH de les aider à planifier cette relocalisation.
Exposition « Moving Together » (Se déplacer ensemble) à la Biennale de Venise - Carte du monde
Onno Ruhl, directeur général de l’Agence Aga Khan pour l’habitat, explique : « Plus de 90 % du territoire tadjik se compose de montagnes, et environ la moitié se situe à 3 000 mètres d’altitude ou plus et est exposée à de nombreux dangers naturels. Alors que les catastrophes naturelles deviennent de plus en plus fréquentes et violentes en raison du changement climatique, il est essentiel de trouver des solutions pour aider les communautés touchées à reconstruire ce qui a été détruit et, lorsque c’est nécessaire, à se relocaliser. Le cadre d’aménagement de l’habitat de l’AKAH donne aux personnes déplacées la possibilité de se construire un avenir meilleur et plus sûr. »
L’étude de cas de Basid s’appuie à la fois sur les compétences et les connaissances de la communauté, sur une analyse factuelle et sur les meilleures pratiques de planification et d’urbanisme de l’AKAH, du MIT et de KVA MATx. Grâce à ce projet, dont l’objectif est d’élaborer un modèle de planification participative de relocalisation, ce petit village reculé situé au cœur des montagnes tadjikes bénéficie de l’expérience d’acteurs internationaux.
En s’appuyant sur le cadre d’aménagement de l’habitat et les évaluations des dangers, de la vulnérabilité et des risques (HVRA) de l’AKAH, les partenaires et la communauté ont identifié quatre points majeurs à prendre en compte dans l’élaboration du plan : améliorer l’accès, assurer un approvisionnement en eau, enrichir la terre par la conservation du sol et de la végétation, et définir des options d’aménagement sûres pour le village.
James Wescoat Jr, professeur Aga Khan émérite d’architecture paysagère et de géographie au MIT, précise : « l’étude de cas de Basid montre l’importance des liens étroits qui existent entre la recherche, la planification et la conception. Le village fait face à de très nombreux défis, allant des fréquents éboulements aux inondations épisodiques jusqu’à l’insécurité permanente qu’entraîne le barrage naturel du lac Sarez, situé en amont. Il est donc important de mettre sur pied une étude de cas sur un projet de relocalisation volontaire qui prend en compte autant de déterminants, d’éléments de conception et d’options que possible pour renforcer la sécurité sur le plateau et assurer une utilisation productive et durable de la plaine inondable. » Un défi d’une telle complexité et impliquant autant de risques exige la mise en œuvre d’une approche multisectorielle mais unifiée de la planification de l’habitat qui, idéalement, s’appuie sur un processus décisionnel qui découle de données avérées et intègre les points de vue et les besoins de la communauté concernée.
L’équipe est ainsi partie de l’approche d’évaluation de l’habitat de l’AKAH, à l’aide de photographies prises par des drones et des données et analyses de systèmes d’information géographique (SIG). L’objectif était d’identifier les sites sûrs, de cartographier les dangers et d’évaluer d’autres données environnementales et géospatiales importantes pour la préparation du plan, notamment l’exposition au soleil, la topographie, l’eau, la végétation ou la composition du sol. L’implication de la communauté faisant partie intégrante du processus de planification de l’habitat de l’AKAH, les partenaires ont travaillé auprès des résidents et des dirigeants communautaires de Basid pour identifier leurs besoins et déterminer les approches de programmation et de construction qui seraient les plus efficaces dans leur contexte. Ils ont ainsi organisé des séances de conception collective directement sur le terrain, sur lesquelles le MIT et KVA MATx se sont ensuite appuyés pour définir un ensemble d’options de conception et de recommandations pour mener une relocalisation en plusieurs étapes.
L’étude de cas propose une série d’options de conception qui peut être mise en œuvre progressivement, en commençant par l’application des mesures les plus urgentes, pour terminer avec la relocalisation définitive. Les mesures proposées sont nombreuses : transplantation de sols fertiles issus de la rivière sur le nouveau site du village, construction de maisons et de fermes mieux orientées par rapport au soleil, au vent et à l’eau, mise en place de stratégies durables de plantation, stabilisation des pentes et des champs en terrasses par la plantation d’arbres, ou encore mise en œuvre de stratégies de réduction des risques de catastrophe, comme la construction de structures parasismiques ou l’installation d’un drone-port communautaire pour l’acheminement de médicaments et de denrées alimentaires en cas d’urgence.
Cette étude de cas est présentée à la Biennale de Venise, qui se penche cette année sur la question « Comment allons-nous vivre ensemble ? » et met l’accent sur les nouveaux défis que le changement climatique entraîne sur l’architecture, le rôle de l’espace public dans les récents soulèvements urbains, les nouvelles techniques de reconstruction et l’évolution des formes de construction collective. L’étude sur la relocalisation de Basid vise à déterminer la façon dont les communautés peuvent évoluer ensemble de manière pacifique, juste et productive dans un cadre d’autogestion. En effet, avec l’augmentation des catastrophes d’origine climatique, « vivre ensemble » tend de plus en plus à signifier « se déplacer ensemble ».
Pour tout complément d’information, veuillez contacter :
Trushna Torche - [email protected]
Liens vers le site internet du projet « Moving Together » du MIT : www.movingtogether.mit.edu ; et du site internet de l’AKAH
Exposition « Moving Together » (Se déplacer ensemble) à la Biennale de Venise - Carte du monde
Onno Ruhl, directeur général de l’Agence Aga Khan pour l’habitat, explique : « Plus de 90 % du territoire tadjik se compose de montagnes, et environ la moitié se situe à 3 000 mètres d’altitude ou plus et est exposée à de nombreux dangers naturels. Alors que les catastrophes naturelles deviennent de plus en plus fréquentes et violentes en raison du changement climatique, il est essentiel de trouver des solutions pour aider les communautés touchées à reconstruire ce qui a été détruit et, lorsque c’est nécessaire, à se relocaliser. Le cadre d’aménagement de l’habitat de l’AKAH donne aux personnes déplacées la possibilité de se construire un avenir meilleur et plus sûr. »
L’étude de cas de Basid s’appuie à la fois sur les compétences et les connaissances de la communauté, sur une analyse factuelle et sur les meilleures pratiques de planification et d’urbanisme de l’AKAH, du MIT et de KVA MATx. Grâce à ce projet, dont l’objectif est d’élaborer un modèle de planification participative de relocalisation, ce petit village reculé situé au cœur des montagnes tadjikes bénéficie de l’expérience d’acteurs internationaux.
En s’appuyant sur le cadre d’aménagement de l’habitat et les évaluations des dangers, de la vulnérabilité et des risques (HVRA) de l’AKAH, les partenaires et la communauté ont identifié quatre points majeurs à prendre en compte dans l’élaboration du plan : améliorer l’accès, assurer un approvisionnement en eau, enrichir la terre par la conservation du sol et de la végétation, et définir des options d’aménagement sûres pour le village.
James Wescoat Jr, professeur Aga Khan émérite d’architecture paysagère et de géographie au MIT, précise : « l’étude de cas de Basid montre l’importance des liens étroits qui existent entre la recherche, la planification et la conception. Le village fait face à de très nombreux défis, allant des fréquents éboulements aux inondations épisodiques jusqu’à l’insécurité permanente qu’entraîne le barrage naturel du lac Sarez, situé en amont. Il est donc important de mettre sur pied une étude de cas sur un projet de relocalisation volontaire qui prend en compte autant de déterminants, d’éléments de conception et d’options que possible pour renforcer la sécurité sur le plateau et assurer une utilisation productive et durable de la plaine inondable. » Un défi d’une telle complexité et impliquant autant de risques exige la mise en œuvre d’une approche multisectorielle mais unifiée de la planification de l’habitat qui, idéalement, s’appuie sur un processus décisionnel qui découle de données avérées et intègre les points de vue et les besoins de la communauté concernée.
L’équipe est ainsi partie de l’approche d’évaluation de l’habitat de l’AKAH, à l’aide de photographies prises par des drones et des données et analyses de systèmes d’information géographique (SIG). L’objectif était d’identifier les sites sûrs, de cartographier les dangers et d’évaluer d’autres données environnementales et géospatiales importantes pour la préparation du plan, notamment l’exposition au soleil, la topographie, l’eau, la végétation ou la composition du sol. L’implication de la communauté faisant partie intégrante du processus de planification de l’habitat de l’AKAH, les partenaires ont travaillé auprès des résidents et des dirigeants communautaires de Basid pour identifier leurs besoins et déterminer les approches de programmation et de construction qui seraient les plus efficaces dans leur contexte. Ils ont ainsi organisé des séances de conception collective directement sur le terrain, sur lesquelles le MIT et KVA MATx se sont ensuite appuyés pour définir un ensemble d’options de conception et de recommandations pour mener une relocalisation en plusieurs étapes.
L’étude de cas propose une série d’options de conception qui peut être mise en œuvre progressivement, en commençant par l’application des mesures les plus urgentes, pour terminer avec la relocalisation définitive. Les mesures proposées sont nombreuses : transplantation de sols fertiles issus de la rivière sur le nouveau site du village, construction de maisons et de fermes mieux orientées par rapport au soleil, au vent et à l’eau, mise en place de stratégies durables de plantation, stabilisation des pentes et des champs en terrasses par la plantation d’arbres, ou encore mise en œuvre de stratégies de réduction des risques de catastrophe, comme la construction de structures parasismiques ou l’installation d’un drone-port communautaire pour l’acheminement de médicaments et de denrées alimentaires en cas d’urgence.
Cette étude de cas est présentée à la Biennale de Venise, qui se penche cette année sur la question « Comment allons-nous vivre ensemble ? » et met l’accent sur les nouveaux défis que le changement climatique entraîne sur l’architecture, le rôle de l’espace public dans les récents soulèvements urbains, les nouvelles techniques de reconstruction et l’évolution des formes de construction collective. L’étude sur la relocalisation de Basid vise à déterminer la façon dont les communautés peuvent évoluer ensemble de manière pacifique, juste et productive dans un cadre d’autogestion. En effet, avec l’augmentation des catastrophes d’origine climatique, « vivre ensemble » tend de plus en plus à signifier « se déplacer ensemble ».
Pour tout complément d’information, veuillez contacter :
Trushna Torche - [email protected]
Liens vers le site internet du projet « Moving Together » du MIT : www.movingtogether.mit.edu ; et du site internet de l’AKAH