Fondation Aga Khan
Mozambique · 29 janvier 2025 · 3 min
Dans les paysages luxuriants de Cabo Delgado, où les routes ne sont que rarement bitumées et où les établissements de santé sont rares, l’accès à des soins de qualité est l’un des principaux défis auxquels sont confrontées les communautés rurales de cette province, la plus au nord du Mozambique.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le pays compte moins d’un médecin pour 10 000 personnes, une situation qui vient aggraver les obstacles de la distance et du coût auxquels les habitants des zones rurales sont confrontés lorsqu’ils ont besoin d’accéder aux services de santé.
Depuis 2017, Cabo Delgado est en outre le théâtre d’une insurrection. En raison de ce conflit, de nouveaux risques sanitaires sont apparus et de nombreuses personnes déjà vulnérables, notamment les femmes et les jeunes filles, ont été forcées de se déplacer.
Dans ce contexte, des cliniques mobiles dotées de professionnels qualifiés, de matériel de diagnostic et de médicaments essentiels contribuent à transformer le paysage de la santé.
Ces cliniques sont souvent installées dans des véhicules modifiés qui peuvent se déplacer sur des routes difficilement carrossables. Elles se rendent régulièrement dans les villages ruraux afin d’assurer aux habitants un accès aux soins dont ils ont besoin.
Les cliniques mobiles offrent des services de santé primaire, de consultation, de soins préventifs, de gestion des pathologies et d’orientation vers des spécialistes. Elles constituent de véritables outils essentiels pour l’éducation et la sensibilisation à la santé.
Argentina, une infirmière spécialisée en santé maternelle et infantile de 32 ans, travaille dans un hôpital rural à Montepuez et se déplace souvent avec la clinique mobile locale.
Argentina – infirmière spécialisée en santé maternelle et infantile
La clinique mobile dans laquelle elle travaille axe également son travail sur la santé sexuelle et reproductive et fournit des informations essentielles sur les questions de genre aux communautés, en particulier aux jeunes.
Cette clinique en particulier dispose également d’un système d’orientation vers des professionnels qualifiés lorsque des victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) se présentent. C’est Argentina qui supervise cette unité. Soutenir les survivantes est l’une des parties les plus gratifiantes de son travail.
« Le nombre de dénonciations de cas [de VSS] augmente. C’est un signe que les informations que nous transmettons atteignent les communautés », explique le Dr Ilunga, médecin-chef du district de Montepuez. « Parfois, c’est un voisin qui vient dénoncer une VSS, parfois, c’est la femme elle-même, parfois, c’est même la famille entière qui le fait. Nous ne voyions pas cela avant. »
En apportant des services de santé directement aux communautés, les cliniques mobiles réduisent les inégalités entre les zones urbaines et rurales et renforcent l’éducation à la santé. Elles contribuent ainsi à la mise en place d’un système de santé plus équitable, plus durable et plus résilient au Mozambique.