par M. Firoz Rasul, Nairobi, Kenya · 13 février 2019 · 7 min
Chère invitée d'honneur, l’Honorable Ambassadrice Dre Amina Mohamed, Secrétaire du Cabinet au Ministère de l’éducation,
M. Yusuf Keshavjee, membre du conseil d'administration,
Monsieur le recteur, Carl Amrhein,
Chers membres du gouvernement et du corps diplomatique,
Chers doyens, membres du corps enseignant et du personnel de l’Université,
Chers membres des familles, partenaires, partisans et invités d'honneur,
Et plus important encore, chers futurs diplômés,
Bonjour, Hamjambo et Karibuni.
Bienvenue à tous à cette cérémonie de remise des diplômes de l'Université Aga Khan (AKU) de 2019 au Kenya.
Le moment que vous attendiez tous, celui pour lequel vous avez travaillé, est enfin arrivé. Aujourd'hui, nous célébrons votre remise des diplômes.
Cela a été un sacré parcours, n’est-ce pas ?
Vos études vous ont mis à l’épreuve plus que jamais. Et nombreux d’entre vous avaient d’autres responsabilités à assumer. Vous avez en effet un travail, qui nécessitait la plus grande des attentions. Vous avez également des familles, dont il fallait prendre soin.
Pourtant, vous étiez déterminés à poursuivre vos études. Aujourd'hui, vous recevez la récompense de tout ce labeur. Vous avez désormais les connaissances, les compétences, la confiance, la compassion et les capacités de leadership nécessaires pour changer la vie de ceux qui vous entourent.
J'invite donc toutes les personnes présentes à féliciter les membres de la promotion de 2018.
Chers futurs diplômés, vous conviendrez, je le sais, que vous n’auriez pu faire tout cela seuls.
Vos familles ont fait de nombreux sacrifices. Nos enseignants et membres du personnel ont été très exigeants, mais ils vous ont aussi soutenus et encouragés. Vos camarades vous ont inspirés à repousser vos limites sans cesse.
Vous avez également bénéficié des extraordinaires investissements faits dans cette Université par nos partisans et partenaires, dont les gouvernements allemand, français et canadien. Et beaucoup d’entre vous sont présents aujourd'hui grâce à l’aide financière proposée aux étudiants, qui n’existerait pas sans nos très nombreux et généreux donateurs, et notamment le fondateur et chancelier de cette institution, Son Altesse l'Aga Khan.
Je voudrais également remercier Johnson & Johnson pour le soutien apporté à nos étudiants en sciences infirmières.
À toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de nos futurs diplômés : Merci.
Aujourd'hui, nous célébrons la fin d'un voyage. Mais il s’agit également du début d'un nouveau chapitre dans vos vies et dans vos carrières. Et nous avons toutes les raisons de croire qu’elles seront emplies de réalisations exceptionnelles.
Nous sommes ravis d’avoir aujourd’hui avec nous deux de vos prédécesseurs, qui incarnent le pouvoir de l’éducation dispensée par l’AKU.
Elijah Ogoti Ongarora a obtenu son diplôme à l’Institut pour le développement de l’éducation de l’Université Aga Khan de Dar es Salaam en 2014. Il enseigne désormais à l’école pour filles Tartar, dans le comté de West Pokot. Il a reçu le Prix de l’enseignant de l’année du Kenya de 2018.
Anthony Maina WaGíokò a obtenu son diplôme à l’Institut pour le développement de l’éducation de Karachi en 2007. Il est désormais le vice-principal pour le perfectionnement professionnel et les programmes de sensibilisation de l’Académie Aga Khan de Mombasa. Et parmi 10 000 candidats de 179 pays, il a été sélectionné en décembre dernier pour faire partie des 50 finalistes du Global Teacher Prize d’un million de dollars de la Fondation Varkey.
Il s’agit d’honneurs extraordinaires, et nous rendrons hommage à ces deux leaders plus tard au cours de cette cérémonie. Nous sommes extrêmement fiers que ces deux diplômés de l’AKU soient reconnus à l’échelle nationale et internationale et comptent parmi les meilleurs de leurs professions. Ils sont la preuve vivante que nos diplômés représentent « une puissante lumière », comme notre fondateur et chancelier, Son Altesse l'Aga Khan, les a décrits il y a 30 ans de cela.
Alors, chers futurs diplômés, je vous encourage à suivre les chemins tracés par ces leaders et de nombreux autres diplômés de l’AKU qui sont à l’origine de changements qui améliorent la qualité de vie au Kenya et dans le monde. Comment pouvez-vous contribuer aux grands objectifs qui consistent à combattre la maladie, la pauvreté et l’ignorance ?
Notre chancelier avait déjà évoquée cette question lors de la fondation de l’AKU et examinée en profondeur avec l’aide d’éminents dirigeants et penseurs tels que le président de l’Université Harvard.
Et la réponse qu'il a par la suite formulée est la base de notre vision. Aujourd'hui, je vais vous demander de vous joindre à moi pour réfléchir à cette vision. Car je crois qu’elle peut nous aider à répondre à cette question décisive : « comment puis-je faire une différence ? »
Tout d’abord, Son Altesse l'Aga Khan a expliqué que la croissance et la diffusion des connaissances sont le moteur de l’amélioration du bien-être humain. Et il a compris que cela signifie que les universités, en tant que centres de connaissances et que formateurs de leaders, ont un potentiel incroyable d’améliorer notre monde.
Il en a conclu que nous avions alors besoin d'une nouvelle université enracinée dans le monde en développement et attachée à répondre à des normes d’excellence internationales.
Une telle université pourrait être un modèle qui inspirerait d’autres institutions à se fixer des objectifs plus ambitieux. Elle pourrait ouvrir la voie à un avenir dans lequel il y aurait des centaines d'universités dans le monde en développement et, je cite, « aux frontières des connaissances scientifiques et humanistes, propageant l’intelligence, la confiance, la recherche et des diplômés dans des économies prospères et des systèmes juridiques et politiques progressistes ».
Il s’agissait là d'une vision ambitieuse.
Mais Son Altesse l'Aga Khan ne s’est pas découragé pour autant. Aujourd'hui, il est clair qu’il a eu raison de persévérer.
Jour après jour, l’AKU travaille à l’amélioration de la qualité de vie des Ougandais et aide le gouvernement à atteindre ses objectifs en matière de santé et d’éducation.
Au total, nous avons désormais remis plus de 3 000 diplômes et certificats en Afrique de l’Est, dont plus de 1 200 au Kenya.
Nos programmes de perfectionnement professionnel ont permis à près de 900 éducateurs kenyans d’apprendre de nouvelles stratégies d’amélioration de l’enseignement et de l’apprentissage, ce qui a eu un impact sur plus de 67 000 élèves.
En collaboration avec d’autres agences du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), notre Centre d'excellence pour la santé des femmes et des enfants travaille avec le gouvernement afin d’améliorer la santé de 135 000 femmes et enfants dans les comtés de Kilifi et de Kisii. Le Centre contribue également à une étude internationale majeure visant à déterminer pourquoi plus d’un million de femmes et d’enfants africains meurent à cause de diverses complications liées à la grossesse chaque année.
Alors que nous renforçons les capacités et produisons de nouvelles connaissances, notre réseau de santé grandit et évolue afin de répondre aux besoins changeants du Kenya.
Le Centre hospitalier universitaire Aga Khan et ses 42 centres médicaux de proximité fournissent désormais des soins de santé à plus de 650 000 Kenyans chaque année.
Nous avons récemment fait l’acquisition du premier scanner PET de la région pour permettre un diagnostic et un traitement avancés du cancer et d’autres maladies. Le laboratoire clinique de l’hôpital est devenu le premier laboratoire de ce type en Afrique à répondre aux normes de qualité rigoureuses du College of American Pathologists. Nous prévoyons aussi de construire un hôpital pour enfants afin de fournir des soins pédiatriques avancés.
Chers futurs diplômés, plusieurs principes ressortent de l’histoire de l’AKU avec un dynamisme particulier. Je vous encourage vivement à y réfléchir avec attention.
Premièrement : L’audace est une vertu. Si vous souhaitez avoir un impact durable, vous devez être disposés à nager à contre-courant et en eaux inconnues. De grandes réalisations naissent d’audacieuses ambitions, du genre d’ambitions qui ont permis à cette Université d’exister.
Deuxièmement : L’excellence est le moteur de l’impact. L’excellence n’est pas un luxe, mais une force transformatrice qui a le pouvoir d’améliorer la vie de tout le monde.
Il y a un autre pilier de notre vision fondatrice qui, je pense, est particulièrement pertinent dans vos vies aujourd'hui.
Dans le monde entier, nous sommes témoins de personnes attisant les conflits en dressant différents groupes les uns contre les autres.
À l'opposé, cette Université se bat en faveur du principe que tout le monde mérite l’égalité des chances, et ce indépendamment de la foi, de la race, de l’ethnicité, de la nationalité, du sexe ou du statut socio-économique. C'est la raison pour laquelle, par exemple, nous proposons une aide financière à ceux qui en ont besoin, afin que les étudiants de tous les horizons possibles puissent intégrer l’Université Aga Khan.
C’est pourquoi je vous encourage à vous concentrer non pas sur ce qui sépare les groupes les uns des autres, mais sur notre humanité commune. Je vous conseille vivement de travailler au-delà des frontières et des limites de tout type afin d’améliorer la vie de tous, et notamment des personnes les moins chanceuses.
En d’autres mots : vous devez fédérer et non diviser.
Le dernier principe que je mentionnerai aujourd'hui a été évoqué de manière très éloquente par notre chancelier, Son Altesse l'Aga Khan, il y a plus de 30 ans.
Les universités, a-t-il dit, « doivent faire tout ce qui est en leur possible... pour s’élever au plus haut et voir au-delà de nos lignes d'horizon actuelles ».
C'est précisément ce que l’AKU tente de faire. Et nous faisons face à un monde où les enjeux sont importants, nombreux et interconnectés ; un monde qui nécessite des universités véritablement pluridisciplinaires à la hauteur de l’ampleur et de la complexité des problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Nous avons donc l’intention de créer une Faculté des arts et des sciences afin d’offrir une formation de premier cycle diversifiée préparant les étudiants au leadership dans de nombreux domaines. Déjà, nous formons des journalistes et des professionnels de la communication dans notre École supérieure des médias et de la communication, la première de plusieurs nouvelles Écoles supérieures professionnelles en cours de développement. Notre Institut de l’Afrique de l’Est (EAI) produit des connaissances qui façonnent les questions de politique publique. Notre Institut pour le développement humain (IHD) mène des recherches dont le but est de s’assurer que chaque enfant exploite tout son potentiel.
Bientôt, tous nos programmes académiques seront regroupés dans le centre universitaire de 12 étages que nous construisons de l’autre côté de la rue pour fournir à nos professeurs et à nos étudiants des équipements d’enseignement, d’apprentissage et de recherche ultramodernes.
Chers futurs diplômés, dans un monde en constante évolution, vous devez vous aussi vous élever au plus haut et voir au-delà de nos lignes d'horizon actuelles. Vous devez anticiper, vous adapter et façonner le cours du changement.
Alors que vous tracez chacun votre parcours dans la vie, je vous encourage à vous inspirer de la vision fondatrice de votre Université.
Soyez audacieux. Visez l’excellence. Soyez fédérateurs. Pensez à demain et soyez prêts à agir.
Chers futurs diplômés, ce n’est pas un « au revoir ». Vous rejoignez aujourd'hui la communauté des anciens élèves de l’AKU, un réseau de milliers d’agents du changement répartis dans le pays, la région et le monde. Je vous encourage vivement à rester en contact avec vos camarades et avec l’Université et à vous rapprocher d’autres anciens élèves pour collaborer avec eux.
Votre histoire fait partie de l'histoire de l’Université, et nous réaliserons les objectifs de notre vision fondatrice grâce à vos exploits.
Nous sommes impatients de voir la façon dont vous allez faire briller votre lumière.
Merci. Asanteni sana.