par Honorable Ezekiel Machogu, Kenya · 17 février 2024 · 5 min
AKDN / Akbar Hakim
Son Altesse l’Aga Khan
Princesse Zahra Aga Khan,
Monsieur le président Moyez Alibhai et les membres du conseil universitaire de l’AKU au Kenya,
Monsieur le président et vice-chancelier Sulaiman Shahabuddin,
Monsieur le président Zakir Mahmood et les membres du conseil d’administration de l’AKU,
Chers invités,
Chers futurs diplômés de l’AKU,
Quelle joie de me joindre à vous aujourd’hui pour célébrer la remise des diplômes de la promotion 2023. Il est certain qu’il s’agit d’une journée empreinte de fierté pour les étudiants et les membres de leur famille. C’est également une journée empreinte de fierté pour le Kenya. Aujourd’hui, notre pays gagne une nouvelle génération de futurs leaders dans les secteurs de l’éducation, des soins infirmiers, de la médecine et du journalisme. Il en va de même pour l’Ouganda, la Tanzanie, le Pakistan et d’autres pays. Je souhaite adresser à tous les membres de la promotion 2023, qu’ils soient dans cette salle, à Kampala, à Dar es Salaam ou à Karachi, mes plus sincères félicitations pour leur réussite.
Je fonde de grands espoirs dans les membres de cette promotion. Pourquoi ? La raison est simple. Je sais ce que représente l’Université Aga Khan (AKU) : les normes d’éducation les plus élevées, un accès basé sur le seul mérite et un travail en faveur de la société. L’Université Aga Khan s’est hissée parmi le premier pour cent des meilleures universités du monde en matière de médecine. Au Kenya, son hôpital a joué un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de normes internationales de qualité dans le secteur. Je tiens donc à féliciter également toutes les personnes qui travaillent et qui étudient à l’AKU et au Centre hospitalier universitaire Aga Khan (AKUH), car toutes se sont fait une place de choix dans le paysage mondial de l’enseignement supérieur et de la santé. Vous montrez au monde ce dont le Kenya est capable. Vous rendez tous nos ressortissants très fiers.
Il serait bien entendu réducteur de ne parler que de l’AKU au nombre des investissements que Son Altesse l’Aga Khan a réalisés en faveur du Kenya et de sa population. En effet, les nombreuses institutions qu’il a mises sur pied dans l’éducation, la santé, la finance, l’hôtellerie, les médias, l’industrie ou encore les infrastructures sont aujourd’hui des piliers dans leurs secteurs respectifs et font partie intégrante de notre tissu socio-économique. L’AKU et ses agences sœurs du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) emploient plus de 15 000 Kenyans. Chaque année, des millions d’autres de nos ressortissants bénéficient des services qu’elles proposent. Imaginez : vous pourriez très bien vous réveiller et lire les actualités, aller déposer vos enfants à l’école, vous rendre chez le médecin, aller au travail et vous arrêter à la banque en rentrant chez vous, tout cela sans jamais quitter le champ des institutions de l’AKDN.
C’est pourquoi je suis très heureux d’avoir, aujourd’hui, l’occasion de remercier publiquement Son Altesse l’Aga Khan pour tout ce qu’il fait depuis de nombreuses décennies pour favoriser le développement du Kenya et améliorer la qualité de vie de ses habitants. L’histoire du Réseau Aga Khan de développement en Afrique de l’Est trouve ses racines il y a plus d’un siècle, et je me réjouis de le voir continuer à prospérer et à œuvrer en faveur des habitants de la région.
Je tiens également à souligner l’appui que l’Université Aga Khan apporte aux institutions publiques, qu’elle leur fasse don de matériel de vaccination ou les accompagne dans l’élaboration de la réforme politique nationale kenyane sur le travail des personnels infirmiers et de maïeutique. Pour toutes ces raisons, je dirais que, bien qu’elle soit une université privée, l’AKU se dote d’un esprit résolument public.
Chers futurs diplômés, je pense que le moment est opportun pour célébrer la fin de vos études. Ce n’est pas anodin de pouvoir se dire diplômé de l’Université Aga Khan ! Je voudrais cependant attirer votre attention sur la situation d’autres jeunes femmes et hommes comme qui, malheureusement, ne peuvent pas prendre part à un tel moment de célébration, non pas par manque de talent, mais par manque d’accès à des programmes adaptés.
Chaque personne a sa propre idée sur les mesures à mettre en place pour maximiser les perspectives des personnes et des communautés qui connaissent le plus de difficultés. Il est entièrement naturel que, dans une société démocratique, il y ait des divergences d’opinion sur des questions de politique publique aussi importantes. En revanche, il me paraît incontestable, et ce quels que soient nos différends, que nous devons accorder une attention particulière aux personnes qui se trouvent au bas de la pyramide économique et à leurs besoins.
L’avenir du Kenya et d’autres pays dépend, dans une très large mesure, de leurs universités. Lorsqu’elles sont exploitées à leur maximum, les universités se veulent une source de nouvelles connaissances, de création, d’innovation et de leadership. Dans les moments difficiles, nous nous tournons souvent vers ces institutions, qui sont toujours considérées comme des sources fiables de connaissances et d’informations. Les universités font partie des institutions essentielles au 21e siècle. C’est pourquoi j’encourage maintenant l’AKU à concevoir des méthodes de commercialisation de la recherche et des innovations, comme je l’ai déjà fait pour d’autres universités publiques et privées de ce pays. En tant que nation, nous devons investir massivement dans le renforcement de nos infrastructures de recherche, favoriser l’engagement des professeurs et ouvrir la voie à des collaborations fructueuses avec des partenaires internationaux. C’est en donnant la priorité à l’excellence dans la recherche que nous pourrons produire des connaissances de pointe qui nous permettront de nous mesurer aux défis locaux et mondiaux et, à terme, de propulser le Kenya à la place qu’il mérite en sa qualité de société du savoir.
Mesdames et Messieurs, les universités kenyanes connaissent actuellement une augmentation du nombre de diplômés. Rien qu’en 2023, 22 744 étudiants de premier cycle ont obtenu un diplôme dans nos universités locales. Nous avons également constaté une augmentation similaire au troisième cycle, avec 455 doctorants diplômés sur la même année. Bien que ces chiffres ne soient pas exhaustifs, puisqu’ils ne proviennent que de 53 établissements sur les 75 existants dans notre pays, ils soulignent, au cœur d’un contexte délicat au sujet de la protection des données, notre engagement à mettre en avant des professionnels qualifiés et équipés des meilleurs outils et connaissances pour prospérer dans l’économie mondiale du savoir.
Nous nous devons de saluer cette augmentation encourageante sur l’année dernière, mais nous nous devons également d’insister sur l’importance primordiale de la qualité dans les établissements d’enseignement supérieur. Actuellement, le rapport enseignant-étudiants est de 1 pour 36 au Kenya, alors que la norme recommandée par l’UNESCO est de 1 pour 20. Cet écart entre les nombres d’enseignants et d’étudiants a un impact direct sur notre capacité à offrir un apprentissage personnalisé et un accompagnement efficace, deux facteurs essentiels dans la formation de la prochaine génération de dirigeants kenyans. C’est pourquoi nous devons donner la priorité au développement stratégique et au recrutement ciblé du corps enseignant, mais également veiller à ce que tous nos éducateurs disposent des ressources nécessaires pour former les futurs talents nationaux.
Alors que vous vous apprêtez à entamer le prochain chapitre de votre vie, j’espère que vous saisirez toutes les occasions d’enseigner à la prochaine génération et de repousser les limites du savoir. J’espère également que vous vous ferez les ambassadeurs des normes qui auront appuyé vos études à l’AKU et dans d’autres universités et institutions.
Sur ces mots, je souhaite une fois de plus tout le meilleur à nos futurs diplômés. Toutes mes félicitations, et que Dieu vous bénisse.