Égypte · 30 mai 2024 · 3 min
Le Caire, Égypte, le 30 mai 2024 – Cette semaine, la splendide mosquée al-Maridani a rouvert ses portes au public après une réhabilitation complète. Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), l’agence culturelle du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), ce projet de restauration vise à améliorer l’accès à un important pan du riche patrimoine islamique du Caire et à stimuler le tourisme culturel en vue de contribuer à la croissance économique locale.
Construite en 1340 par l’émir al-Maridani, gendre et conseiller du sultan, la mosquée se veut un remarquable exemple de l’architecture mamelouke qui se développait au Caire à cette époque. Elle est située dans le quartier historique d’al-Darb al-Ahmar.
Historiquement, les liens entre Le Caire et Son Altesse l’Aga Khan, fondateur et président du Réseau Aga Khan de développement, remontent au 10e siècle EC, lorsque son ancêtre, le calife fatimide al-Mui’zz, établit les prémices de la ville en 969 EC. Le présent projet de réhabilitation s’inscrit dans le prolongement de près de 30 ans de travaux entrepris par l’AKDN au Caire.
« La restauration de la mosquée al-Maridani fait partie intégrante d’une stratégie pensée par Son Altesse l’Aga Khan, dont la première étape fut la construction du parc Al-Azhar et la mise en œuvre d’un plan socio-économique pour le quartier adjacent d’al-Darb al-Ahmar. L’un des objectifs de ce projet est de mettre en lumière le riche patrimoine historique de cette zone », explique Luis Monreal, directeur général de l’AKTC.
C’est en 1997 qu’ont été lancés les travaux de création du parc et les programmes socio-économiques dans le quartier d’al-Darb al-Ahmar. Dans l’ensemble de cette zone historique, l’AKTC a restauré sept monuments importants, rénové des rues, des habitats et des espaces urbains, mis en place des programmes de formation professionnelle, de microcrédit, d’alphabétisation et d’éducation pour adultes et construit un centre de santé. Grâce à ces initiatives, plusieurs milliers de personnes ont trouvé un emploi.
Mohamed Ismail, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes
Ce projet a pu être mené à bien avec le généreux soutien de nombreux partenaires, dont la Fondation Ford, Caritas, l’Institut Goethe, le Programme des Nations Unies pour le développement, la Fondation Drosos et le Fonds mondial pour les monuments.
La cérémonie d’inauguration de mardi a commencé au parc Al-Azhar par un concert donné par des étudiants et des diplômés de l’école des arts d’al-Darb al-Ahmar, un établissement rattaché au Programme Aga Khan pour la musique (AKMP). Au nombre des participants figuraient le major général Ibrahim Abdel Hadi, gouverneur adjoint du Caire, Mohamed Ismail, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, Christian Berger, ambassadeur de l’Union européenne au Caire, et Luis Monreal, directeur général de l’AKTC.
« Comme vous pouvez le constater, la communauté locale est très heureuse de l’aboutissement de ce projet et de cette nouvelle interface entre la vie communautaire et le patrimoine national et la civilisation ancienne de l’Égypte », a déclaré Mohamed Ismail, secrétaire général du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes. Il s’est en outre dit « reconnaissant de l’approche scientifique adoptée dans le cadre de ce projet pour aborder et préserver l’histoire du monument ».
Les 1,5 million de visiteurs qui se rendent chaque année au parc Al-Azhar peuvent désormais explorer plus facilement les richesses historiques d’al-Darb al-Ahmar. En effet, grâce à un financement de l’Union européenne, un itinéraire touristique officiel, géré par l’AKTC, a été mis en place. Les visiteurs peuvent emprunter des navettes électriques ou assister à des visites guidées et ainsi découvrir certains des joyaux de la zone, dont la mosquée al-Maridani.
À propos de la mosquée
C’est à l’époque du sultan que de nombreux édifices et trésors architecturaux furent construits aux côtés de la mosquée al-Maridani dans la zone d’al-Darb al-Ahmar, qui s'était muée en un point de passage reliant la citadelle à l’ancienne ville fatimide. L’émir al-Maridani, qui était devenu un influent prince au début de l’ère mamelouke du Caire, était le gendre et conseiller du sultan An-Nâsir Muhammad ben Qalâ’ûn. Cette relation explique le faste de la mosquée, ainsi que son statut particulier. Construite sur le modèle hypostyle, à l’image de la mosquée du sultan An-Nâsir Muhammad de la citadelle du Caire, elle était à l’époque l’une des mosquées les plus extraordinaires de la ville. Elle introduisit également plusieurs innovations architecturales pour l’époque, dont le premier minaret entièrement octogonal et une vaste coupole.
À propos de l’AKTC
Le Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), l’agence culturelle du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), tire parti du pouvoir transformateur de la culture pour améliorer les conditions socio-économiques et la qualité de vie autour du monde. Nous encourageons la réflexion sur l’environnement construit, le patrimoine culturel et l’importance de la mémoire de l’histoire. Nous proposons des modèles et des solutions aux problèmes de conception contemporains et pour la préservation du patrimoine culturel, participons à la revitalisation physique et sociale des communautés, nous efforçons de promouvoir la musique et son enseignement et renforçons les liens entre les cultures à travers les arts matériels et immatériels.