Pakistan, 1960. Son Altesse l’Aga Khan pose pour une photographie avec les écolières de l’École secondaire Aga Khan pour filles de Kharadar.

AKDN / Cumber archives

Favoriser une croissance inclusive


À l’aube des années 1960, l’Europe, qui avait été dévastée par la guerre, avait pratiquement achevé sa reconstruction et entrait dans une période marquée par un important boom économique. À l’inverse, pour les pays d’Afrique et d’Asie, les enjeux de progrès économique commençaient à peine à émerger.


C’est dans ce contexte qu’en 1963, Son Altesse l’Aga Khan a créé un groupe d’entreprises sous la dénomination sociale Industrial Promotion Services (IPS). Chacune de ces sociétés a été créée afin d’apporter un capital-risque, une assistance technique et un soutien à la gestion dans le but d’encourager et de développer le secteur privé dans les pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud.


À l’époque, les IPS réalisaient des investissements en vue de fournir des biens et des services dont les régions visées manquaient, alors qu’elles commençaient à sortir d’un passé colonial et marqué par les conflits. L’objectif était avant tout de créer des emplois et de renforcer le flux d’investissements en vue d’améliorer les moyens de subsistance des populations locales.


Nairobi, Kenya, 1981. Son Altesse l’Aga Khan visite l’entreprise Nation Printers & Publishers. Le Sunday Nation et le Daily Nation ont été lancés en 1960.

AKDN / Christopher Little

Ces activités sont désormais mises en œuvre par le Fonds Aga Khan pour le développement économique (AKFED), qui est également actif dans les domaines de la finance, des médias et de la promotion touristique. L’AKFED exploite des sociétés reconnues dans les pays dans lesquels il est implanté, comme la Diamond Trust Bank, la Habib Bank, le Nation Media Group ou encore Serena Hotels, et vise à créer des entreprises solides et renforcer les économies locales. Ses sociétés investissent dans le développement du capital humain à l’échelle locale et s’efforcent ainsi d’améliorer les compétences managériales, techniques, marketing et financières des personnes visées. Tous les excédents qu’elles enregistrent sont réinvestis dans d’autres activités de développement.


Cérémonie de remise des diplômes de l’AKU, Dar es Salaam, Tanzanie, le 24 février 2015.

AKDN / Zahur Ramji


Melinda French Gates, coprésidente de la Fondation Gates, considère l’AKU comme une institution essentielle. À l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de l’année dernière, elle a affirmé que « l’Université Aga Khan est non seulement une institution d’envergure planétaire, mais également une force transformatrice pour la santé publique et la santé des femmes ».


« Son Altesse est le fondateur inspirant d’universités et d’écoles, car l’éducation est l’un des piliers démocratiques dont il est un fervent défenseur », a déclaré Adrienne Clarkson, ancienne gouverneure générale du Canada, en 2016. « Il insiste toujours sur le fait qu’une solution scientifique aux problèmes doit s’accompagner d’une ouverture continue aux nouvelles questions. »



Une enseignante de l’École secondaire supérieure Aga Khan de Ghakuch, dans le nord du Pakistan, dispense un cours en extérieur à ses élèves.

AKDN / Kamran Beyg


« Éduquer les dirigeants de demain, ce n’est pas simplement leur inculquer des savoirs », a déclaré Son Altesse l’Aga Khan à Atlanta en 2008. « Et une formation axée sur l’acquisition de savoir-faire, aussi importants fussent-ils, n’a rien à voir avec le développement de la rigueur intellectuelle et de l’esprit critique. »


Le développement de l’esprit critique est au cœur du travail du réseau d’institutions connu aujourd’hui sous le nom d’Écoles Aga Khan (AKS). Ses centres d’apprentissage transmettent aux jeunes élèves, des tout-petits aux adolescents, les connaissances, les compétences, les attitudes et les valeurs qui les aideront à s’épanouir dans un monde complexe et dynamique. Au sein des Écoles Aga Khan, les élèves apprennent ainsi à faire preuve d’éthique et de pluralisme et à œuvrer en faveur de leurs communautés.



Son Altesse l’Aga Khan avec des élèves de primaire et leur enseignante à l’Académie Aga Khan de Mombasa.

AKDN /Gary Otte


Basé sur le cadre du Baccalauréat International (IB), le programme des AKA intègre des thématiques pensées pour transmettre à des élèves exceptionnels les compétences dont ils auront besoin pour s’imposer comme les leaders dans leurs disciplines, que ce soit à l’échelle mondiale ou locale. Au cours de leurs études, ces derniers prennent ainsi conscience des enjeux internationaux, développent leur sens de la responsabilité sociale et leur créativité et apprennent à travailler selon les plus hautes normes éthiques. Les admissions se font uniquement au mérite, quel que soit le milieu socio-économique ou la capacité de paiement de la famille des élèves.


Tout en aidant ces élèves talentueux à devenir des leaders locaux doués d’une stature adaptée à l’international, le réseau des Académies s’efforce également de renforcer les systèmes éducatifs nationaux par le biais d’un programme continu de perfectionnement professionnel des enseignants.



Au Tadjikistan, les communautés locales apprennent à mettre en place des mesures écologiques d’atténuation des catastrophes, et notamment à construire des gabions pour stabiliser les pentes et les berges des rivières.

AKAH Tajikistan


Selon M. Ruhl, ce travail a nécessité la mise en place d’une synergie entre les agences opérationnelles et entre les unités nationales, ainsi que la création d’une agence principale centralisant les capacités intellectuelles. « C’est pourquoi Son Altesse l’Aga Khan a créé l’AKAH, et c’est dans le cadre de cette mission que nous travaillons. »


Aujourd’hui, l’AKAH aide les communautés vivant dans les centres urbains denses comme dans les villages de montagne reculés à lutter contre le changement climatique en repensant la manière dont leurs bâtiments sont conçus, construits et exploités – et en plaçant en parallèle les principes de construction écologique au cœur du processus de développement.


L’AKDN s’appuie également sur ces mêmes principes pour écologiser l’environnement construit dans l’ensemble de ses institutions et programmes en vue d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.



République kirghize, 2016. Son Altesse l’Aga Khan salue les étudiants de la première promotion de premier cycle du campus de Naryn de l’UCA.

Iskender Ermekov

« Les étudiants en histoire du monde nous rappellent comment l’Asie centrale, il y a un millénaire, a dirigé le monde sur les plans culturel et intellectuel », a déclaré Son Altesse l’Aga Khan lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’UCA organisée l’année dernière. « C’est dans cette région que la médecine a été créée, que le nom algèbre est apparu, que le diamètre de la terre a été calculé avec précision, que certaines des plus grandes poésies du monde ont été écrites. »


« Si tous ces événements ont pu se produire, c’est parce que les sociétés étaient ouvertes aux idées nouvelles, au changement, aux savants et aux personnes d’horizons divers », a-t-il ajouté. « Cet état d’esprit peut à nouveau nous permettre d’ouvrir les portes de l’avenir et de répondre aux grandes questions de notre époque et de notre habitat. »


Son Altesse l’Aga Khan découvre les travaux de restauration sur la tombe de Nila Gumbad et la pépinière de Sunder, à Delhi, en Inde.

AKDN / Gary Otte

Le Programme Aga Khan en faveur des villes historiques (AKHCP), une composante de l’AKTC, a par exemple démontré que la création de parcs et de jardins, la conservation d’édifices emblématiques, l’amélioration du tissu urbain et la revitalisation du patrimoine culturel (qui sont dans de nombreux cas les seuls atouts dont les communautés disposent) peuvent constituer un catalyseur du développement social.


Tout au long des années 1990, et depuis lors, l’AKTC a travaillé sur le patrimoine culturel et le développement social et économique dans des villes comme Le Caire, Kaboul, Hyderabad, Delhi et Djenné.


La cérémonie inaugurale des Prix Aga Khan de Musique a été organisée à Lisbonne, au Portugal, en 2019.

AKDN / Antonio Pedrosa

Créée en 2000, l’Initiative Aga Khan pour la musique (AKMI) avait pour but de revitaliser une partie du patrimoine mondial qui disparaissait alors rapidement, notamment les traditions musicales vivantes issues de sociétés diversifiées du monde où les musulmans ont une présence significative. Le travail de l’AKMI en matière d’éducation, de tutorat, de création, d’interprétation, de production et de diffusion a ensuite été transféré sous la tutelle du Programme Aga Khan pour la musique (AKMP), qui intègre en parallèle un mécanisme de reconnaissance de l’excellence et de la créativité tenant de l’exceptionnel, les Prix Aga Khan de Musique (AKAA), créés en 2018 par Son Altesse l’Aga Khan.