par Feu Son Altesse le Prince Karim Aga Khan IV, Toronto, Canada · 19 mai 2016 · 4 min
Bismillah-ir-Rahman-ir-Rahim,
Juge Albie Sachs,
Madame Adrienne Clarkson,
Vos Excellences,
ministres,
invités distingués,
Mesdames et Messieurs.
C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir chaleureusement au Musée Aga Khan et à cette Conférence. Je suis particulièrement heureux de vous souhaiter la bienvenue au nom du Centre mondial du pluralisme et des membres de son conseil d’administration. C’est la cinquième fois que le Centre organise cet événement annuel. Nous l’appelons la Conférence sur le pluralisme. Il s’agit de l’une des principales activités annuelles du Centre. C’est un événement que nous attendons avec impatience et qui reste gravé dans notre mémoire. Cette année, nous avons l’immense honneur d’accueillir comme conférencier sur le pluralisme, le juge Albie Sachs.
Au nom du conseil d’administration du Centre mondial du pluralisme, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à la cinquième Conférence annuelle sur le pluralisme, que nous avons le plaisir d’organiser pour la deuxième fois, au Musée Aga Khan à Toronto. Ces conférences offrent une plateforme unique pour le dialogue international et soulignent le leadership de ceux et celles qui font une différence concrète pour le pluralisme et une citoyenneté fondée sur le respect mutuel. Aujourd’hui, nous avons l’immense honneur de recevoir le juge Albie Sachs.
La carrière du juge Sachs est vraiment inspirante. Il a été un combattant de la paix héroïque, un juriste perspicace et un auteur fascinant en plus d’avoir passé 15 ans en tant que membre de la Cour constitutionnelle de l’Afrique du Sud. Comme la majorité d’entre vous le sait sans doute, il est un des principaux architectes de la nouvelle Constitution sud-africaine d’après l’apartheid, une des Constitutions les plus admirées au monde.
La création de cette Constitution est une histoire toujours pertinente, à une époque où des nations du monde entier cherchent de meilleures manières de se gouverner. Et ce soir, le juge Sachs nous parlera de cette Constitution et de sa création.
L’engagement du juge Sachs envers la cause de la justice et de l’égalité a été le thème central de sa vie. Même à 17 ans, il était un activiste antiapartheid passionné. En tant que combattant engagé de la paix, il a été arrêté, maintenu en isolement sans procès, puis contraint à l’exil. Il ne s’est pas découragé, même lorsqu’une bombe a été placée sous sa voiture, entraînant la perte de son bras et la vision d’un oeil.
Député senior du Congrès national africain, il a contribué à la rédaction du Code de conduite de l’organisation, un document clé pour faire avancer l’idéal d’une Afrique du Sud inclusive. Ensuite, il a évidemment joué un rôle dans la création de la Constitution d’après l’apartheid en plus de mener une longue carrière au sein de la Cour constitutionnelle de l’Afrique du Sud.
Tous ceux d’entre nous qui tentent de comprendre les défis du pluralisme dans notre monde moderne comprennent également que les Constitutions viables sont les fondements nécessaires au pluralisme sain. Elles sont le véhicule grâce auquel les nations peuvent réconcilier leur quête d’identité nationale ainsi que la protection et le rapprochement des différences. Dans la poursuite d’un pluralisme véritable, nous pouvons en apprendre beaucoup en étudiant la Constitution sud-africaine, son fonctionnement et sa création.
La rédaction constitutionnelle requiert un sens aigu de l’idéalisme, combiné à un sens pratique du réalisme. Cela nécessite une volonté d’être à l’écoute lorsque des priorités contradictoires sont exprimées, et une volonté de négocier pour réconcilier les différences. Puisque les défis de la gouvernance augmentent dans les sociétés complexes et changeantes, une Constitution largement respectée est essentielle à la préservation de la paix et à la poursuite du progrès. La Charte des droits et libertés du Canada a joué un rôle central qui a permis au Canada de devenir un exemple marquant du succès d’une société pluraliste. Et j’aimerais souligner que le Canada a contribué au succès de la transition constitutionnelle en Afrique du Sud.
Cette contribution canadienne en Afrique du Sud a été réalisée principalement par le biais du travail du Centre de recherches pour le développement international, ou le CRDI, comme l’appelle la majorité des Canadiens. Cette ressource a été mise sur pied lorsque Pierre Trudeau était premier ministre. Le dévouement de celui-ci envers le pluralisme efficace a été très important dans l’histoire canadienne et il n’est pas surprenant qu’il se reflète dans les engagements du premier ministre actuel, Justin Trudeau.
La mission du Centre mondial du pluralisme est de réunir les dirigeants mondiaux et de s’appuyer sur leur expérience pour apprendre comment créer une société plus inclusive et pluraliste. Lors d’une soirée comme celle-ci, nous voyons dans quelle mesure cette mission peut être mise en pratique de manière efficace.
Mesdames et Messieurs, nous sommes reconnaissants que vous soyez tous présents pour contribuer à cette expérience. Je vous invite à vous joindre à moi pour accueillir des plus chaleureusement le conférencier d’honneur du Centre en 2016, le juge Albie Sachs.
Merci.